Le président des jeunes de Morin appelle à voter Bayrou et menace de quitter le parti

 Article de l’Expresse du 16 février 2012

Le président des jeunes de Morin appelle à voter Bayrou et menace de quitter le parti

le 16 février 2012 16H50 | par Gaël Giordana

Hervé Morin a donc tranché : il se retire de la course à la Présidentielle et soutient… Nicolas Sarkozy. Après des mois de critiques à l’égard du Président de la République, l’ancien ministre de la Défense choisit donc la droite plutôt que le MoDem comme partenaire. Ce qui déplait à Jeremy Coste, président des Jeunes du Nouveau centre, qui appelle à voter pour François Bayrou au premier tour. 

Jeremy Coste, président des Jeunes du Nouveau centre appelle à voter.. François Bayrou (c) Jeunes Centristes

Jeunes-Politiques : Après des mois de sondages peu flatteurs et d’incertitudes, êtes-vous soulagé du retrait d’Hervé Morin ?

Jeremy Coste : Hervé reconnait qu’il n’a pas la confiance des Français. Sa décision est juste et sage parce que sa candidature divisait la famille centriste. Mais je ne suis pas soulagé car, derrière, cela annonce un congrès difficile au Nouveau centre, avec peut-être la mort de notre courant de pensée.  Le Nouveau centre incarnait le centre-droit et le choix de nos parlementaires (de soutenir Nicolas Sarkozy, ndlr) pousse notre formation vers la mort.

Pourquoi ?

Parce que si les centristes apportent leur soutien à Nicolas Sarkozy dès le premier tour, avant même que l’on puisse porter nos idées, ils n’apportent aucune plus-value. Si la droite perd, ils ne sont plus en mesure de discuter au second tour, avec l’un ou l’autre, pour dire « voilà ce qu’on demande », sur quelles contraintes on s’accorde. En réalité, le président Nicolas Sarkozy nous prend avec lui dans son virage à droite. Le soutenir au premier tour, cela signifie que le Nouveau centre devient un parti de droite. Je ne suis pas d’accord.

Le Nouveau centre a été le partenaire de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans, qu’est-ce qui cloche avec lui aujourd’hui ?

Je ne suis pas là pour dire « Nicolas Sarkozy, c’est le mal incarné ». Pendant cinq ans, il a été l’homme de la situation d’un point de vue économique. J’entends par là que, face à Ségolène Royal, il n’y avait pas de doute. Nous avons participé au gouvernement, nous avons défendu nos projets avec notamment André Santini, François Sauvadet et Hervé Morin à la Défense.

Mais, tous les cinq ans, on définit un cap pour la France. Au premier tour de l’élection présidentielle, on vote pour ses convictions. Et ce ne sont pas celles qui prônent la division. Les vieux contres les jeunes, les actifs contre les chômeurs… Quand on est centriste, on vote centriste au premier tour.

Vous appelez donc à voter François Bayrou ?

J’appelle clairement à voter Bayrou au premier tour. Si au premier tour, on soutient un homme qui n’est pas de notre famille politique, on renie ses valeurs. Je refuse d’être derrière Nicolas Sarkozy. Pas contre l’homme, mais pour nos idées, pour nos valeurs, parce qu’il faut qu’elles pèsent. Il faut rassembler la famille centriste en étant avec nos amis démocrates. Les centristes qui ont abandonné le centre, c’est inacceptable.

Concrètement, pourquoi ne rejoignez-vous pas le MoDem ?

Parce que je veux aller au bout de ma démarche chez les Jeunes centristes qui, je le rappelle, sont indépendants et autonomes. Je ne démissionnerai pas de mes fonctions chez les jeunes, même si la majorité d’entre eux décident, avant le Congrès, de voter Nicolas Sarkozy. Ce sera leur choix.

Mais vous pourriez quitter le Nouveau centre ? 

En tant que membre du comité exécutif et membre du bureau politique du Nouveau centre, si au Congrès national du 25 février, un parti soi-disant au centre fait le choix d’être à droite, je ne me reconnaîtrai plus dans ce parti. Je démissionnerai.

Vous déposez une motion au Congrès national, est-elle majoritaire au sein du parti ? 

Il y a une motion qui défend la droite et une motion qui défend le centre. On verra au congrès si tous font le choix du renoncement. C’est vrai que les parlementaires ont les appareils, les fédérations, le poids d’être élu, la tutelle morale… Aux Jeunes centristes, on a notre force, notre courage et le travail que nous avons fait depuis deux ans.

Faire de la politique , c’est s’engager. J’appelle donc tous les centristes à voter François Bayrou, pour donner un message d’espoir contre le bipartisme, avec des méthodes nouvelles. Si le Nouveau centre décide de voter Sarkozy, cela veut dire que le Nouveau Centre est mort.

Cette entrée a été publiée dans Articles de presse, Presse nationale, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , , , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *