L’Europe, une chance pour les jeunes. Les jeunes, une chance pour l’Europe !

L’Europe, une chance pour les jeunes. Les jeunes, une chance pour l’Europe !

 L’euroscepticisme est partout. C’est presque une mode : du nationalisme hongrois à la Slovaquie hésitante, des éternels frileux Britanniques, à votre voisin de pallier qui souhaite le retour aux franc (le village d’irréductibles Gaulois résistera-t-il face à l’envahisseur Monde ?). Même les bookmakers s’y mettent ! En tant que jeunes européens, le moral a de quoi être dans les chaussettes. Quand L’Auberge espagnole a été un de nos films-références, quand on ne se souvient plus de la dernière fois qu’on a payé en francs, quand on est né aux alentours de la chute du Mur de Berlin et qu’on voit notre Président de la République parler devant deux drapeaux français et européen entremêlés depuis notre plus tendre enfance, l’affaire nous parait surréaliste, en tout cas bien triste. « Ce qui est important, ce n’est, ni d’être optimiste, ni pessimiste, mais d’être déterminé », disait Jean Monnet.

Le pessimisme, pourtant, est une sacrée tentation. À coups de « sommet de la dernière chance », et autres « il reste 24 heures pour sauver l’euro », les médias font planer un catastrophisme communicatif que ne désavoue pas Nicolas Sarkozy, lui qui se pose en homme providentiel d’une zone euro dévastée. À y regarder de plus près, le sommet de l’Eurogroupe du 27 octobre, précédé d’une courte réunion des 27, ne doit pas nous faire céder à la peur et aux envies de replis sur nous-mêmes. De nombreuses solutions applicables émergent des débats, et l’idée européenne se porte bien.

En tant que futurs responsables de cette Europe, de notre Europe, il est de notre devoir de savoir que José Manuel Barroso, au terme de la session parlementaire s’achevant le 27 octobre, affirmait que « la Commission s’engage en faveur d’une véritable union économique ». Il nous faut connaître les voix de ces députés, qui, s’ils craignent « les opinions publiques qui se radicalisent les unes contres les autres », se satisfont des nombreuses avancées, notamment sur l’idée de gouvernance économique, faite non sur le principe de l’inter-gouvernabilité (le binôme Merkel-Sarkozy ne dirigent après tout pas l’Europe), mais sur celui de l’Europe supranationale. Le Parlement européen n’a pas attendu le sommet du G20 pour adopter, fin septembre, un pacte « gouvernance économique », qui, s’il ne constitue pas la panacée, vient couronner des discussions transnationales et démocratiques inédites pour un sujet aussi déterminant.

Il est de notre devoir de continuer à soutenir l’Europe, celle de la démocratie, celle des citoyens, qui nous a tant protégés, et qui continuera de le faire. L’Europe ne peut se passer des jeunes générations. Nous avons la responsabilité de la faire regarder dans la bonne direction, celle par exemple de l’Initiative Citoyenne Européenne. L’Europe a également besoin d’une remise en forme de ses institutions, plus fortes et surtout plus visibles pour les citoyens. Le « désamour de l’Europe » ne viendrait-il pas d’une incompréhension dans le couple Europe/Population ? Les jeunes ne peuvent pas non plus se passer de l’Europe : elle a déjà tant fait pour eux ! Citons ici le programme « Jeunesse en mouvement », lancé il y a un an, qui vise à « revigorer les systèmes éducatifs, à encourager la mobilité des étudiants et à réduire le chômage des jeunes ». Ce programme, qui fait partie de l’ambitieuse stratégie de croissance Europe 2020, s’est vu appuyé par une résolution adoptée par le Parlement à la quasi-unanimité, en mai dernier. Le rapporteur précisait alors que « même en temps de crise économique, le financement en faveur de la jeunesse et de l’éducation ne doit pas être considéré comme un fardeau, mais comme un investissement dans l’avenir de l’Europe ».

Jean Monnet, encore. « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » De l’optimisme ? Non, de la détermination.

 

Pierre Guyot

Vice-Président chargé des Questions européennes

Gauthier Jarrosson

militant JDEM de Martigues

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